mouahahaha = cri du méchant dans les films ( ou rire machiavelique =MACHIAVÉLIQUE, adj.
A. Conforme à la doctrine politique de Machiavel considérée comme dépourvue de tout sens moral, d'honnêteté et d'intégrité. J'ai dit [à Sa Majesté] (...) que la politique de sentiment ne valait pas mieux que la politique dite [à tort] machiavélique (MÉRIMÉE, Lettres Panizzi, t. 1, 1862, p. 270). Les moyens immoraux de gouvernement, police machiavélique, restrictions à certaines libertés naturelles, etc., ont été jusqu'ici nécessaires et légitimes (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 341).
B. P. ext., en mauvaise part
1. [Appliqué à une pers. ou à un groupe de pers.] Qui agit, dans n'importe quel domaine, selon les principes exposés par Machiavel; qui use de procédés perfides, hypocrites voire diaboliques pour parvenir à ses fins. Les Anglais sont d'un entêtement infernal, les Allemands diaboliques, les Italiens machiavéliques (MORAND, Champions du monde, 1930, p. 228). Évidemment, Cléophas a tout du personnage obséquieux et machiavélique, de l'intrigant furtif de couloir et d'antichambre (ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 225):
MONGICOURT, dégageant un peu à gauche: Tu es machiavélique! ... PETYPON, revenant à la charge: Et c'est ce plan si bien combiné que tu voudrais démolir, en allant manger le morceau auprès de mon oncle!
FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, III, 6, p. 60.
En partic. [Appliqué à un trait physique ou moral] Qui traduit un esprit fidèle à la pensée et aux doctrines de Machiavel. Air, attitude, paroles, sourire machiavélique(s). La phrase est-elle assez machiavélique et la perfidie est-elle enveloppée d'une infecte bonhomie? (GONCOURT, Journal, 1887, p. 695).
2. [Appliqué à un plan, à une action] Qui semble directement inspiré de la doctrine de Machiavel, qui est conçu, réalisé dans un esprit de perfidie, de mauvaise foi et de déloyauté. Calcul, dessein, idée, moyen, vengeance machiavélique. Andrea combinait déjà avec son génie infernal tout un plan machiavélique, dans les inextricables réseaux duquel il devait envelopper Thérèse (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 146). Le curé (...) employa dans le cours de la semaine, les ruses les plus machiavéliques pour maintenir mademoiselle de Férias à distance du presbytère et de l'église (FEUILLET, Sibylle, 1863, p. 303).
REM. Machiavéliquement, adv. De manière machiavélique; avec ruse, perfidie, esprit d'intrigue. L'annonce de cette garden-party dans les journaux qui, ensuite, après un récit détaillé, ajoutaient machiavéliquement: «Nous reviendrons sur cette belle fête» (PROUST, Sodome, 1922, p. 677). Ils font fortune en exploitant machiavéliquement des idées auxquelles ils ont cru tout jeunes (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 97).
Prononc. et Orth.:[makjavelik]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1578 machiavellique (H. ESTIENNE, Deux dialogues du nouveau langage françois italianisé, éd. P. Ristelhuber, t. 2, p. 146), attesté au XVIe s.; à nouv. 1791 (ROBESP., Discours, Guerre, t. 8, p. 58). Dér. du nom de Machiavel; suff. -ique*. Fréq. abs. littér.: 61. Bbg. HOPE 1971, p. 149; pp. 206-207. )
PRAGMATISME, subst. masc.
A. PHILOS. Doctrine qui prend pour critère de vérité d'une idée ou d'une théorie sa possibilité d'action sur le réel. Le pragmatisme est en ce sens la négation même de la religion (G. MARCEL, Journal, 1920, p.258). Aujourd'hui la psychanalyse une psychanalyse assagie , hier le pragmatisme de James, l'anti-intellectualisme bergsonien... et pourquoi pas? M. Renouvier lui-même!... un certain idéalisme, en somme, réconcilie toutes les croyances (BERNANOS, Joie, 1929, p.645).
B. P. ext. Comportement, attitude intellectuelle ou politique, étude qui privilégie l'observation des faits par rapport à la théorie. L'anthropologie se complète encore par sa tendance au pragmatisme social qu'elle emprunte à l'eugénique (Hist. sc., 1957, p.1406). Les rapports entre les groupes et les partis ne peuvent manquer d'être affectés par la place respective du pragmatisme et de l'idéologie dans le comportement des formations politiques (MEYNAUD, Groupes pression Fr., 1958, p.184). Le pragmatisme chiraquien dérapait (Le Nouvel Observateur, 30 août 1976, p.21, col. 1).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1877 (E. BOUTROUX, Introd. à la trad. fr. de la Philosophie des Grecs de ZELLER, t.1, p.XVI ds LAL. Suppl. 1968, p.1270); 1907 (Nouv. Lar. ill. Suppl.: Le pragmatisme de Peirce et W. James); 1928 «attitude politique fondée sur le réalisme» (F. BALDENSPENCER ds R. de Litt. comparée, t.8, p.134). Empr. au terme de philos. all. Pragmatismus empl. en rapport avec pragmatisch (v. pragmatique) notamment en parlant de la méthode de l'histoire pragmatique (1803 SCHELLING ds LAL. Suppl. 1968, p.1269), puis à l'angl. de même orig. pragmatism empl. par W. James à propos de sa philos. et de celle de C. S. Peirce (qui appela ensuite la sienne pragmaticism) en 1898 (v. NED, LAL. 1968 et LAL. Suppl. 1968). Fréq. abs. littér.: 21.